Il n’y a rien à Darjeeling. (India Dreams ; 4.)

CHARLES Maryse, CHARLES Jean-François

Dernier tome d’une assez envoûtante série (Cf. Les Chemins de Brume ; 1., N.B. juin 2002, À l’ombre des bougainvillées ; 3., N.B. jan. 2005), ayant pour cadre l’Inde d’hier et d’aujourd’hui et pour fil conducteur un secret de famille reliant entre elles trois générations de femmes amoureuses : Amélia, Emily, et Kamala. C’est le moment de reprendre tous les tomes précédents pour bien comprendre et goûter les méandres de cette histoire complexe, contée languissamment, mêlant amour, exotisme, faste et espionnage. Le long épilogue explicatif de ce dernier album dévoile tout mais, ultime pirouette d’humour à l’anglaise, tait le nom du dernier survivant du club des cinq espions anglais idéalistes à l’origine de l’intrigue. Peu importe que le lecteur malicieux devine qu’il l’a sous ses yeux, la morale de cette recherche est bien qu’« il n’y a rien à Darjeeling, rien que les réminiscences d’un passé colonial. »

 

Par son graphisme exceptionnel, entièrement en peinture directe, avec des couleurs douces et chaudes, le dessinateur restitue la merveilleuse sensualité et la sauvage violence de l’Inde, au temps de la domination anglaise comme au temps de l’indépendance.