Hope

Joseph vit dans une petite ville sans histoire du Wyoming. Il mène une vie simple d’adolescent entre distribution matinale de journaux et entraînements de lutte au lycée. Mais le 1er septembre 1952, son existence est chamboulée : dans le calendrier de M. Carlson, le garagiste, il découvre la pin-up du mois, et ne peut l’oublier. Sa perception du monde en est changée. Une certitude : il doit retrouver celle qu’il a nommée Hope.À l’image de Joseph, le récit prend son temps. Manière de faire découvrir d’abord par ses yeux la ville de Sheridan, archétype d’une Amérique où les Indiens sont des intrus et les communistes des traîtres. Le héros est, et reste, un garçon quelque peu détaché de ce monde : plein d’innocence, voire de naïveté, il observe les injustices sans penser à remettre en question l’ordre des choses. Son éveil est certes plein de sensibilité, mais sa lenteur de réaction et sa vision plutôt simpliste peuvent agacer. Certains personnages -mais ils sont caricaturaux- ouvrent légèrement sur un univers moins manichéen que celui de Joseph. Le dénouement ésotérique est progressivement amené ; pourtant, il détonne fortement avec le souci de naturalisme qui caractérise l’écriture de ce roman.