Hit-Parade

GUILLON Arnaud

Dans ces six nouvelles rythmées par des chansons des années soixante-dix, c’est toujours avec nostalgie que l’auteur de Près du corps (NB mars 2005) se penche sur son passé. Resurgi au son de «  De toi » de Gérard Lenorman, un premier amour est évoqué dans « Le chagrin d’une vie ». Dans les autres histoires, une chanson de Jean Ferrat associe des lieux connus au souvenir d’un ami disparu dans « Blanc comme l’oubli » ; l’air de « Des jours entiers à t’aimer » de Julien Clerc rappelle à un enfant une journée au bord de la mer avec sa mère ; « Message personnel » de Françoise Hardy résonne à l’oreille d’une femme qui allait tromper son mari… Souvent situés dans un Paris où baigne une certaine insouciance, les souvenirs d’un moment de vie sont traduits en mots simples, associés aux petites choses de l’existence et à une fraîcheur de sentiments. Les images d’un instant, retenues par une mémoire visuelle, olfactive ou auditive, l’en imprègnent durablement. L’écriture coule, limpide et précise, dans l’évocation du passé. Ces nouvelles, au parfum mélancolique, touchent plus par le charme qui s’en dégage que par la chute devenue accessoire.