Gens de Bergen

ESPEDAL Tomas

Rupture amoureuse entre deux touristes norvĂ©giens Ă  New York ; brĂšve image d’un enfant observant la remontĂ©e des saumons en pleurant. Mais dĂ©jĂ  surgit un dĂ©sĂ©quilibrĂ© qui tue des baigneurs sur une plage nordique. Puis on se retrouve Ă  Madrid, Nauplie, Rome, dans la rue au milieu de la foule, buvant un verre, ou dans une chambre, entre insomnie et cauchemar – tantĂŽt « je », tantĂŽt « il ». Quelques poĂšmes sur le deuil ramĂšnent enfin Ă  Bergen oĂč vit un veuf.    Pourquoi cette succession de rĂ©cits hĂ©tĂ©roclites sans rien qui permette d’en comprendre le lien ? Au fil de nombreuses belles pages, on ne cesse de se poser la question. Une nostalgie intense traverse cette construction littĂ©raire Ă©trange et dĂ©cousue. Ni roman, ni poĂšme, ce texte a sans doute un but, Ă  dĂ©faut d’une trame : ĂȘtre une « tentative » d’écriture de plus, « sans but prĂ©cis, sans plan », d’un passĂ© (Bergen ?) qui hante l’imaginaire de l’auteur (Contre la nature (les carnets), NB avril 2015). Mais le romancier norvĂ©gien, parmi les plus talentueux de sa gĂ©nĂ©ration, tente peut-ĂȘtre ici un essai trop risquĂ©. Ce sautillement erratique marque une Ă©vidente limite. (A.Lec. et A.-M.D.)