Fugue à Leipzig.

ROZIER Gilles

Lors de la parution, en allemand, de son roman Un amour sans résistance (NB novembre 2003), mettant en scène un anti-héros français qui, pendant l’Occupation, cache un jeune Juif dont il deviendra amoureux, Gilles Rozier se rend à Berlin et à Leipzig pour des lectures publiques. Comme il le pressentait, ce voyage lui laisse une forte impression. Tout d’abord, il réutilise l’allemand qu’il avait abandonné pour le yiddish, langue de son grand-père mort à Auschwitz. Puis il rencontre des contemporains qui vivent de l’autre côté du Rhin : Hella, la correspondante de son éditeur, née en Allemagne de l’Est, qui a fui son pays huit mois avant la chute du mur – ses parents sont toujours communistes – son grand-père est mort au Goulag. Il retrouve Renée, fille des amis de ses parents, qui tente de lui expliquer les difficultés de compréhension entre générations.Cette fugue est une prise de conscience tout en finesse psychologique de l’identité juive de l’auteur et sa découverte de l’état d’esprit de la génération allemande d’après la réunification du pays.