François Mitterrand

WINOCK Michel

Dernier biographe de François Mitterrand, Michel Winock, historien, déclare vouloir « comprendre un homme […] sans prononcer de verdicts ». Il confirme l’orientation droitière du futur président, liée à son éducation et à ses débuts dans la Résistance ; un héritage qu’il ne reniera pas. La question : devenu président était-il socialiste ? Pour l’auteur, la rupture avec ses anciennes convictions se situe après 1968 ; on parle d’un « socialisme élémentaire ». L’ouvrage analyse, à partir de nombreuses sources, les stratégies d’union de la gauche qui le porteront au pouvoir en 1981. L’auteur souligne ses qualités de séducteur et d’ami fidèle ; il définit Mitterrand comme « un épicurien du pouvoir », dont le grand mérite aura été d’avoir renforcé les institutions de la Ve République en montrant que l’alternance et la cohabitation étaient possibles. L’ouvrage, très vivant, est d’une écriture agréable, très documenté, citant des verbatim de l’entourage du Président qui font sourire parfois. Cette biographie apparaît comme un effort d’honnêteté face à la partialité de nombreux écrits concernant l’ancien président. (B.V. et C.R.P.)