Bouche cousue.

PINGEOT Mazarine

Jeune femme au prĂ©nom emblĂ©matique, Mazarine, trente ans, s’adresse Ă  l’enfant qu’elle attend : il doit connaĂźtre la vĂ©ritĂ© sur sa trĂšs particuliĂšre enfance car il devra en tĂ©moigner. Une mĂšre discrĂšte et digne, un pĂšre qui dirige la France soustraient pendant dix-neuf ans leur fille Ă  la curiositĂ© publique. Puis c’est la rĂ©vĂ©lation qui entraĂźne les souffrances d’un quotidien mĂ©diatisĂ©, dĂ©formĂ©, souvent haineux. Sous forme d' »inventaires » l’auteur mĂȘle l’enfance parisienne aux Ă©chappĂ©es joyeuses et protĂ©gĂ©es dans l’Auvergne maternelle. Elle dit les annĂ©es de complicitĂ© tendre, attentive mais lucide avec cet homme : PrĂ©sident le jour, papa le soir, pĂšre admiratif Ă  jamais prĂ©sent.

 

François Mitterrand meurt en 1996. Sa fille se sent investie d’un devoir historique absolu : raconter le pĂšre, seulement le pĂšre. Ce rĂ©cit libĂ©rateur – au titre commercial -, servi par des phrases courtes, aux formules parfois cinglantes, loin de Zeyn ou la reconquĂȘte (NB juillet 2000) rĂ©vĂšle un Ă©crivain au style abouti. PersonnalitĂ© inapte Ă  la lĂ©gĂšretĂ© mais douĂ©e d’un bel Ă©quilibre construit, elle glorifie, avec sincĂ©ritĂ© et Ă©motion, le couple de ses parents.