Était-ce Don Quichotte, Moby Dick ? Plutôt Finnegans Wake… En tout cas, c’est sur les feuillets déchiquetés d’un chef-d’oeuvre que Firmin voit le jour dans le sous-sol d’une librairie de Boston. En manque de lait maternel, il se nourrit de ce papier glorieux, acquérant ainsi un goût irrépressible pour la littérature qui l’amène à dévorer et ainsi lire le fonds du magasin. Hélas ! Firmin est un rat, il ne peut rien dire aux hommes de ses lectures, de ses rêveries. Une vie déchirante commence : amitié déçue, destruction de la maison et du quartier insalubres qui menace… Heureusement, la sollicitude d’un voisin, écrivain presque célèbre qui l’adopte, lui apporte quelques douceurs. Une apocalypse s’annonce néanmoins…
Au-delà de cette histoire originale, se perçoit la réflexion sur les marginaux, sur la communication entre les êtres, sur l’avancée impitoyable de la modernité, en rapport sans doute avec le parcours de l’auteur. Les allusions littéraires, bien sûr, et l’humour, ironique, cocasse, en font le charme.