Fendre l’armure

Une veuve et la maîtresse d’un homme marié se racontent et se réconfortent, entre alcool et cigarettes. Un camionneur voit son chien, son seul ami, incapable désormais de monter sur la banquette. Un enfant de six ans, si gentil, a crevé un pneu du fauteuil d’un copain handicapé : stupeur générale ! Deux voisins solitaires que rapproche une même passion pour leurs chaussures tissent une amitié pudique. Un plan drague est-il plus réussi si c’est le garçon ou la fille qui l’a conçu ? Un gastronome peut-il supporter que la fille qu’il aime l’entraîne toujours au McDo ?     Dans ces nouvelles, Anna Gavalda (La vie en mieux, NB avril 2014) décortique avec subtilité des instants de vie de gens qui ont des difficultés à parler d’eux ou à comprendre la nature de leurs sentiments. Ils vont réussir pourtant, parfois par hasard, à fendre l’armure qu’ils se sont façonnée. L’écriture s’adapte remarquablement au caractère de ses personnages. Familière, crue et très moderne avec les jeunes gens, elle s’adoucit et devient plus subtile pour transmettre les émotions à travers les solitudes de chacun. Le « je » est omniprésent. Humour souvent et parfois dérision ; une lecture facile et agréable. (A.V. et M.-C.A.)