Faux nègres

BEINSTINGEL Thierry

Pierre, journaliste d’occasion, enquête dans un bourg de l’Est de la France pour savoir pourquoi on y vote massivement pour l’extrême droite. Il trouve un adjoint, Frédéric, et chacun à sa manière s’intéresse aux derniers habitants : Jean, veuf et solitaire, Emma, abandonnée par son mari – représentant de commerce toujours sur les routes –, le maire, fier de la notoriété de son village, enfin Petit Jean, adolescent amoureux. Un accident dramatique bouleverse la situation. Comme dans ses précédents ouvrages, Thierry Beinstingel (Ils désertent, NB octobre 2012) s’affirme comme l’un des chantres de la littérature « populiste » qui place le peuple au coeur de l’écrit. Dans ce qui est à la fois une fable, une farce et une allégorie, il narre sur un ton faussement léger, souvent humoristique, le déclin d’un bourg, avec ses « âmes » à la fois résistantes à l’attrait de la ville et effrayées par les « invasions » annoncées par certains politiques. Dans cette ambiance parfois pesante s’introduit une touche de poésie grâce à l’évocation d’Arthur Rimbaud, natif de la région et exilé outre-mer, comme l’est le personnage principal. Cependant, de nombreuses digressions et l’excès de qualificatifs et de synonymes pèsent sur la qualité de l’ouvrage.