Faut être prudent au pays de la liberté.

KELMAN James

Non, l’Amérique n’est pas le pays de la liberté pour un Écossais, Jeremiah Brown, un homme simple, la trentaine, qui, ne parvenant pas à se stabiliser, ne peut obtenir sa “carte verte” et reste un immigré “carte rouge”, donc jetable. La veille de son retour en Écosse, il fait la tournée des bars et, complètement ivre, se lance dans un long monologue, revisitant sa vie au gré des vapeurs d’alcool. Joueur, parieur, mais aussi écrivain raté, il a pourtant vécu un bel amour avec Yasmin, chanteuse de jazz, et il est père d’une petite fille, “américaine”…  Le lecteur, qui parvient à se repérer dans un discours décousu et à s’habituer à un langage oral très vert, finit par s’attacher au personnage. Jeremiah Brown est désespéré mais toujours dans l’humour et l’autodérision. Il est pathétique quand il philosophe sur “le grand malentendu de la vie”. L’auteur trace un portrait d’un intérêt sociologique certain.