Évacuation

JERUSALMY Raphaël

La guerre bat son plein, les bombes sifflent, l’ordre d’évacuation est donné, ils fuient Tel Aviv, mais au dernier moment Saba, le grand père, descend de l’autocar. Son petit fils Naor, jeune cinéaste, et sa petite amie Yaël ne veulent pas le laisser seul. Ils retournent clandestinement tous trois dans cette ville désertée, survivent en pillant les magasins abandonnés. Naor raconte à sa mère ces moments difficiles au cours d’un voyage en voiture du kibboutz où elle vit jusqu’à Tel Aviv de nouveau habitée.    C’est avec une grande maîtrise de l’uchronie que Raphael Jerusalmy (La confrérie des chasseurs de livres, NB octobre 2013) emmène le lecteur dans les rues de Tel Aviv que même les rats ont quitté. Entrecoupé de passages du scénario imaginé par Naor, le récit est rythmé par les panneaux de signalisation qui défilent sur la route. Les chapitres parfois très courts, l’écriture hachée traduisent l’angoisse, la panique qui sévissent en ce temps troublé. L’entêtement de ce vieillard (qui sent sa mort approcher) à rester seul dans l’environnement qu’il connaît, avec ses références littéraires et artistiques et le respect des jeunes pour l’aïeul, sont bien décrits, mais la lecture de ce texte aux aspects disparates peut paraître difficile. (C.M. et E.L.)