Le troisième temple

SARID Yishaï

Jonathan, fils du roi Yehoaz, veut transmettre par écrit les hauts faits du règne de son père depuis son accession au pouvoir après la « Vaporisation » de Tel Aviv et Haïfa et les dégâts causés par les radiations. Il est prisonnier des Amalécites. Son enfance heureuse dans le Néguev entre frères et soeur est bouleversée par une grenade qui, visant son père, l’émascule. Son père, Grand Prêtre, autorise son intégration, malgré son infirmité, comme serviteur du temple. Son quotidien fortement ritualisé est progressivement détruit par la guerre.  L’auteur israélien quitte le roman policier (Une proie trop facile, NB décembre 2015) pour une « fiction d’anticipation biblique ». La reconstruction du troisième temple paraît fragile. Mensonges et sacrilèges entachent ce règne qui s’effrite. La guerre marque le début de la chute. La haine religieuse et politique entre les communautés juive et arabe multiplie les catastrophes. On plonge dans ce temps indéterminé, comme éternel, qui imagine la suite des récits anciens de la Bible, avec les mêmes combats brutaux, le même sens absolu du sacré. Mais les hommes, entêtés et aveugles, ne se trompent-ils pas sur Dieu? Ce roman, original mais un peu lourd, interroge, rebute parfois, surtout par les nombreux sacrifices d’animaux. (J.D. et A.Le.)