Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases

DELERM Philippe

« On peut peut-ĂȘtre se tutoyer », « je reviens vers vous », « En mĂȘme temps je peux comprendre »  Environ soixante-dix notules composent ce bref exercice critique auquel se livre volontiers l’auteur (Journal d’un homme heureux, NB dĂ©cembre 2016). Elles visent cette fois ces expressions familiĂšres qui laissent entendre plus que ce qu’elles disent. Sous leurs allures bonhommes, elles livrent un message dĂ©calĂ©, ironique, agacĂ©, affectueux, glaçant ou narcissique – pour peu qu’on y prĂȘte l’oreille. Notre langue est ainsi faite qu’elle est capable d’exprimer une myriade de nuances. Elle a su amasser, au grĂ© du temps, des humeurs, des modes, nombre de petites phrases qui charrient subtilement leur lot de sous-entendus ou de non-dits volontaires, ou pas. Dans ce recueil, toutes les analyses ne sont pas Ă©gales, mais elles dĂ©notent une pratique amoureuse du français et plus d’attachement aux gens que de « perfidie ». Chacune n’a d’autre prĂ©tention que de fournir l’occasion (Ă  peine plus d’une minute) de sourire. (A.Lec. et E.L.)