Je suis le carnet de Dora Maar

BENKEMOUN Brigitte

Un agenda perdu… C’est sur eBay qu’un exemplaire identique est trouvĂ©. À l’intĂ©rieur, un rĂ©pertoire Ă©crit Ă  l’encre brune, datĂ© de 1951. Des noms, des adresses, des numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone… C’est le Tout-Paris artistique et littĂ©raire de l’Ă©poque : Breton, Eluard, Cocteau, Leiris, Poulenc, Marie-Laure de Noailles, BrassaĂŻ… Une telle dĂ©couverte ne peut laisser insensible la journaliste Brigitte Benkemoun (Albert le Magnifique, NB novembre 2016). Sa curiositĂ© aiguisĂ©e, elle dĂ©couvre la propriĂ©taire du prĂ©cieux calepin : Dora Maar – Henriette ThĂ©odora Marcovitch – la photographe d’avant-garde introduite dans les milieux surrĂ©alistes et devenue l’Ă©gĂ©rie de Picasso en 1936. « Adorable Dora AdorĂ©e », la muse du plus grand peintre du siĂšcle, reprĂ©sentĂ©e dans le tableau Guernica, devient la « femme qui pleure », supplantĂ©e par Françoise Gilot. Dora sombre, elle suit une psychanalyse avec Lacan et tombe dans un mysticisme bigot. L’auteure fait partager les sentiments contradictoires qu’elle Ă©prouve pour cette hĂ©roĂŻne Ă©minemment romanesque. Une enquĂȘte palpitante qui se lit d’une traite.  (A.-C.C.-M. et M.Bi.)