Carine, une jeune fille devenue paraplégique à la suite d’un accident de voiture, contemple le monde à partir de son fauteuil. Elle vit avec sa mère dont elle refuse la commisération. Il y a en elle une rage de vivre malgré son handicap. Elle ne peut plus marcher, ni parler, mais « il reste d’elle un être aux aguets. » Elle est rongée par le désir de rencontrer un homme qui éveillera ce qu’il reste de sens en elle. Une relation s’ébauche par la fenêtre, l’homme rencontré ainsi surgira dans sa vie et l’aidera à se reconstruire, à se reforger une autre personnalité.
Arnauld Pontier dénonce la situation matérielle, sociale et morale, des handicapés et célèbre leur courage et leur opiniâtreté. Il utilise une écriture belle, forte et très imagée, toute en subtilité, délicatesse ou violence, déjà découverte dans La treizième cible (N.B. juil. 2003) ou Le Cimetière des Anges (N.B. avr. 2005). Le lecteur pénètre à l’intérieur du corps de la jeune fille en écoutant son long monologue et en est bouleversé.