Envoûtée

ABBOTT Megan

Années trente. Abandonnée par son mari drogué, Marion trouve un emploi dans une clinique de Phoenix, Arizona. Elle sympathise avec une infirmière et sa colocataire qui l’entraînent, sans qu’elle en soit consciente, dans un réseau galant impliquant des notables de la ville. Amoureuse de l’un d’eux, séducteur et commerçant un peu louche, elle devient sa maîtresse. Un jour, la jalousie provoque une violente altercation entre les trois femmes. Se sentant menacée, Marion tue accidentellement ses deux amies. Soucieux de détourner de lui l’enquête policière, l’amant la convainc de faire disparaître les cadavres dans des malles, pour mieux l’attirer dans un piège. À prétention psychologique plus que policière, ce roman noir, inspiré d’un fait divers réel, commence bien. Y sont honnêtement dépeintes une ville américaine qui souffre encore de la crise économique et la vie précaire de jeunes femmes écervelées ou malades qui se font entretenir par des hommes parfois peu attirants mais riches. Et soudain – initiative malencontreuse de l’auteur (Red Room Lounge, NB février 2012) ou lassitude du traducteur ? – une écriture  incohérente, censée traduire l’angoisse qui gagne la coupable, fait basculer le reste du récit dans un mélo maladroit et assez glauque d’où disparaît toute vraisemblance.