Entre amis

OZ Amos

Au kibboutz Yikhat, le jardinier est un homme taciturne qui Ă©grĂšne chaque jour les faits divers les plus sombres ; Osnat, la lingĂšre, que son mari a quittĂ©e pour une autre, craint qu’il n’oublie ses mĂ©dicaments ; tandis que la fille de l’électricien emmĂ©nage avec son professeur beaucoup plus ĂągĂ© qu’elle, un petit garçon voyage avec son pĂšre grĂące Ă  la philatĂ©lie, avant de partir dormir dans la maison des enfants. Peut-on discuter Ă  propos des sentiments ? C’est la question que pose en filigrane l’auteur de ScĂšnes de vie villageoise (NB avril 2010), lui-mĂȘme nĂ© Ă  JĂ©rusalem et grandi dans un kibboutz. En observateur avisĂ©, il note les bouleversements qui s’opĂšrent, l’individualisme qui progresse au dĂ©triment de la solidaritĂ© rĂ©vĂ©lant la rĂ©alitĂ© de la nature humaine. Pas de chutes Ă  ces huit nouvelles, elles se terminent simplement par l’apaisement aprĂšs le tumulte intĂ©rieur, comme une bĂ©ance, une fenĂȘtre ouverte sur un certain avenir. Peinture dĂ©licate et dĂ©pouillĂ©e des simples choses de la vie, tendresse Ă  l’égard de ces solitudes qui se cĂŽtoient dans un monde qui ne les permet pas, l’admirable littĂ©rature d’Amos Oz n’en finit pas de nous parler d’amour et de tĂ©nĂšbres.