Enquête sur la formation des élites

GARÇON François

2001 : tel un coup de tonnerre, un classement international faisait ressortir qu’en matière de qualité de l’enseignement supérieur, la France se situait loin derrière les États-Unis (dix-sept établissements dans les vingt premiers), l’Angleterre, le Japon, et… la Suisse ! La situation s’est dégradée depuis. Analyses comparatives avec les universités du monde occidental à l’appui, les faiblesses des universités et grandes écoles françaises sont patentes. L’enseignement y est privilégié au détriment de la recherche, les chercheurs publient peu, le CNRS est coupé du monde universitaire, les liens avec le monde des affaires sont minimes et les échanges avec les universités étrangères quasi inexistants. Les universités françaises sont surpeuplées et sous-équipées. Les enseignants sont choisis sans transparence, et mal payés. La modicité des droits d’inscription des étudiants va de pair avec celle des budgets des établissements, etc.

 

Le mal est diagnostiqué : le modèle français de formation des élites est obsolète. Hommes politiques, professionnels, étudiants et citoyens – nous ! – ne peuvent plus s’enfermer dans le déni. L’étude de cet enseignant-chercheur à Paris I-Panthéon-Sorbonne est charpentée, volumineuse, truffée de chiffres, de références, d’exemples éloquents. Le ton est mesuré, le vocabulaire précis, la pensée claire. Une somme, une référence.