En ultime recours

DAVIES Linda

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Il y a un petit quelque chose de Daphné du Maurier dans l’atmosphère prenante de ce nouveau roman de Linda Davies (Sauvage, N.B. juin 2003) dont on ne peut lever le nez jusqu’à la fin, critère infaillible de succès. Une riche orpheline de Long Island s’amourache d’un jeune aristocrate écossais désargenté. Elle le suit dans son vieux château du Sutherland, malgré les mises en garde de son tuteur, et met à sa disposition sa fortune pour restaurer la demeure familiale. Elle réalise peu à peu le piège infernal dans lequel l’a enfermée sa belle-mère, une femme très séduisante qui traîne un passé trouble et continue de manipuler dangereusement son entourage.

 

D’une écriture claire et maîtrisée la romancière mène tambour battant cette intrigue à tiroirs dans laquelle elle distille habilement et progressivement son suspense jusqu’au crescendo final. Sans être approfondis de façon très subtile, les caractères et les situations – en particulier le machiavélisme de la belle-mère, araignée venimeuse qui tisse sa toile, et le coma de l’héroïne – sont convaincants et donnent une vraie tension dramatique au récit.