Eloa, quand est-ce qu’on s’en va ? ; ill. de Clotilde Perrin.

PAVLOFF Franck

Tonino, premiĂšre annĂ©e de collĂšge, rĂȘve du mĂ©tier de reporter et s’exerce Ă  commenter les Ă©vĂšnements dans son magnĂ©tophone. Sa grande prĂ©occupation est son frĂšre aĂźnĂ© Jimmy, soudainement disparu. ParallĂšlement, on apprend que, dans la ville, certaines lettres des enseignes de boutique disparaissent, laissant place Ă  des mots nouveaux, parfois injurieux. Ainsi, le bar du coin devient le « bar du con », la salle de priĂšre, « la salle de rire ». L’imam, le bistrotier rĂ©agissent
 Mais quand Jimmy, le fauteur de troubles, parvient Ă  Ă©teindre l’éclairage municipal tandis qu’il adresse un message en lettres lumineuses Ă  son grand amour: « Eloa, quand est-ce qu’on s’en va ? », toute la ville se lance Ă  leurs trousses. Le journaliste en herbe avertira, de justesse, les amoureux menacĂ©s. Cette pochade, aux accents de blague de potache, illustrĂ©e au crayon de couleur avec finesse et imagination, ne manquerait pas de charme, si elle restait dans le registre du poĂ©tique. Le thĂšme du reporter, mĂȘlant deux types de narration, ralentit un rythme qui se voulait haletant, et le retour final Ă  la rĂ©alitĂ© manque son atterrissage.