Du feu de Dieu

HEBRARD Daniel

Samuel a vĂ©cu une enfance sinistre dans un coin dĂ©solĂ© des CĂ©vennes, au sein d’une famille calviniste, austĂšre et Ă©touffante, avec un pĂšre communiste rĂ©sistant. Il quitte ses chĂšres montagnes pour AlĂšs – son pĂšre devenu ouvrier Ă  la mine – puis c’est la guerre d’AlgĂ©rie d’oĂč il revient traumatisĂ©, et un travail aux Chemins de fer. Parvenu Ă  la retraite, une certaine sĂ©rĂ©nitĂ© dans une existence librement choisie est-elle encore possible ?  Daniel HĂ©brard, aprĂšs une autobiographie romancĂ©e (Gorges chaudes, NB dĂ©cembre 2010), met en scĂšne un personnage rĂ©voltĂ© contre une Ă©ducation qui l’a privĂ© de toute capacitĂ© au bonheur. Solitaire, vĂ©cue auprĂšs de paysans incultes, elle a Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ©e de culpabilitĂ© et de sexualitĂ© refoulĂ©e, soumise aux interdits d’un Dieu vengeur et au souvenir ressassĂ© des Dragonnades. AnticlĂ©rical, il dĂ©couvre avec la guerre d’AlgĂ©rie l’exĂ©cration de l’armĂ©e, troupe de sadiques avides de torture, du colonialisme, de la France, du Parti Communiste, des fascismes, de Staline, des bourgeois, des hommes politiques, des bobos
 De belles descriptions d’une nature sauvage, certes, mais un dĂ©ferlement de haine dans un style percutant et un vocabulaire plus que rĂ©aliste. Un livre violent. (B.D. et A.Be.)