De grâce

AÏT-TALEB Hamid

Dihya et ses parents berbères ont fui leur pays en guerre pour la France, terre promise. Mais en octobre 1961, parquées dans des bidonvilles à Nanterre, soumises au couvre-feu humiliant de Maurice Papon, en butte à la méfiance de la police, prises en tenailles entre les Harkis et les partisans du FLN, les familles algériennes vivent misérablement, dans la peur des enlèvements et du racket. Alors la jeune fille écrit son journal. Elle se raccroche à l’amitié, se souvient et imagine des contes orientaux fascinants. Jusqu’à la manifestation tragiquement réprimée.  De grâce est le premier roman d’un universitaire d’origine maghrébine. L’héroïne en est une femme algérienne, pour qui un tube de rouge à lèvres symbolise la liberté de parler et de vivre comme elle l’entend. Elle est libérée du carcan de la tradition et de l’islam, nostalgique du paradis perdu et révoltée par l’injustice. La description du quotidien sordide contraste avec les récits fantastiques où l’amour triomphe de la haine et de l’ignorance qui séparent les hommes. Un livre à l’écriture colorée et vibrante.