Douce. La Promesse de l’eau

Douce, adolescente mutique, vit à l’écart de son clan, au milieu des moutons que calment ses mélopées. Pour les Tamaks confrontés à un environnement hostile, être différent c’est apporter le malheur. C’est pourquoi, le jour où les hommes s’en prennent à un petit cheval pie, Douce s’enfuit sur son dos vers le bout du monde, le pays des géants rouges qui retiennent la pluie dans leur prison de pierre. Leur chemin les conduit au fond d’une profonde vallée où l’eau abonde.

Les tonalités rousses dominantes de l’album suggèrent chaleur et aridité, en contraste avec les touches vertes qui rafraîchissent les pages dans l’épisode de la vallée. Tout est choisi dans cet album : la texture épaisse du papier dont le grain donne du relief aux aquarelles, les angles de vue et les lignes de fuite, les coups de pinceau fluides qui évoquent les bourrasques de vent, l’écoulement de l’eau, le rythme impulsé par les modulations vocales de Douce… L’histoire emprunte le registre du conte pour parler de respect de la nature, de dépassement de soi et de plénitude opposés à la fatalité, au rejet de l’autre. Une histoire profonde et belle.