Par définition, la philosophie, cette belle « inclination » pour la « sagesse », se méfie autant du sentiment amoureux, source d’aveuglement, que de la subjectivité. Puisant dans l’immense histoire de la réflexion humaine, l’auteur (Chroniques du Figaro 2014-2017, NB décembre 2017) affronte ce paradoxe avec un brio nonchalant qui peut agacer. Aux grands concepts classiques (raison, vérité, liberté…), qu’il ne craint pas de revisiter, il ajoute des notions inattendues (Audimat, Big data, Frankenstein, vin…), ou recomposées (Pensée 68). Autre bizarrerie : le nom des grands philosophes est absent de la liste. Au lecteur de reconstituer leur pensée à travers les entrées appropriées. En l’état, une vision forcément partiale de la discipline se dégage d’où ressortent, presque en boucle, un sincère ancrage républicain, une saine recherche « laïque » de solidarité et de sens. Les articles, certains profonds, d’autres inutiles, tous sous-tendus par une féroce critique du faux-semblant, forcent à réagir, éventuellement s’opposer, réfléchir de façon autonome, se projeter : philosopher. (A.Lec. et M.S.-A.)
Dictionnaire amoureux de la Philosophie
FERRY Luc