Défense du secret

DUFOURMANTELLE Anne

Fantasme, mystère, non-dit, transaction inavouable, discrétion, serment, honte, dissimulation, suspicion… le secret revêt plusieurs significations. Toxique ou source de vie ? Si ses acceptions varient au cours des siècles, que penser de notre société hyper-connectée et intrusive où les moindres faits et gestes sont traçables ? Science de l’inconscient, la psychanalyse est un moyen pour appréhender les forces occultes, les traumatismes qui asphyxient, enkystent certaines vies, comme l’illustrent trois exemples thérapeutiques. Structurant son essai en petits chapitres, la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle (Puissance de la douceur, NB novembre 2013) s’interroge sur les incidences du secret sur le psychisme individuel ou collectif, dont elle prend la défense à la fin du texte. Pour circonscrire l’indicible, elle le passe au crible principal de la psychanalyse, mais convoque également l’histoire, la mythologie, la religion, la philosophie, la littérature. Malgré quelques pages et formules inspirées, l’ouvrage n’apporte pas vraiment – sinon aux spécialistes – d’éclairage décisif sur le sujet. (D.D. et A.Le.)