Dans cet essai composé de préfaces, articles et conférences écrits ces vingt dernières années, l’écrivain italien Vincenzo Consolo invite le lecteur à partager la vision qu’il a de sa Sicile natale, déjà sujet de Ruine immortelle (NB août-septembre 1996). Pour ce faire, il fait référence à d’autres écrivains, anciens ou contemporains, et comme lui siciliens, tels Verga, Pirandello, Sciascia… Le trait principal qu’il retient est “chaos”, lequel s’applique aussi bien à la géographie qu’à l’histoire de l’île. Homère a rendu célèbre les remous du détroit de Messine (de Charybde en Scylla), d’autres les soufrières, les fureurs de l’Etna ou les tremblements de terre récurrents. L’Histoire n’est pas en reste : peu de pays ont connu une telle succession d’invasions. Et pourtant, comment ne pas admirer le syncrétisme des cultures, cette alchimie entre mythologie de l’Orient et historicisme de l’Occident. Tel Ulysse, le Sicilien exilé sent le besoin vital du retour au pays.
Ce livre est un vibrant hommage à la Sicile dont l’auteur fait miroiter les nombreuses facettes avec talent et érudition.