Cuisine tatare et descendance

Au-delà de l’Oural. D’origine tatare, Rosalinda, belle femme débrouillarde dirige de main de maître sa famille : un mari faible et une fille disgracieuse. Fière de ses qualités, face à une existence rude, elle manoeuvre pour obtenir plus, elle marie plusieurs fois sa fille, mais, surtout, elle veut façonner à son image sa petite-fille Aminat. Quand les conditions deviennent insupportables, elle utilise tous les moyens pour émigrer avec les siens en Allemagne et s’y construire, grâce à une énergie sans faiblesse et malgré quelques échecs, une place à l’abri. Alina Bronsky, allemande d’origine russe, connaît bien la réalité quotidienne en URSS dans les années quatre-vingt où le système D palliait, un peu, les difficultés. Pas de critique politique, ni d’analyse sociale dans ce roman où elle dresse le portrait d’une femme ordinaire qui use de stratagèmes, plus ou moins délicats, pour imposer aux siens ce qu’elle croit être le bonheur. À l’image de l’héroïne, sans cesse en mouvement, l’écriture est rapide et nerveuse. Le ton détaché, souvent ironique, donne à ce récit du quotidien un caractère plaisant.