Courrier des tranchées

BRIJS Stefan

John a dix-huit ans en 1914. Il vit seul avec son père, simple facteur dans un quartier populaire de Londres. Passionné de livres anciens, ce dernier lui a transmis l’amour de la littérature. Prenant ses distances avec l’exaltation des foules, soucieux de réussir son entrée à l’université, John refuse de s’engager, au risque de passer pour un lâche. Mais son échec, la pression sociale, l’intensification des bombardements, la mort de son frère de lait au front, puis celle de son père ont raison de ses rêves : il connaît à son tour l’horreur des tranchées. Soutenu par une belle langue, sobre, précise, classique, l’auteur (Le Faiseur d’anges, NB février 2010) dévoile ici un aspect peu connu de la première guerre mondiale. Sous l’angle britannique, il décrit l’enthousiasme patriotique du début, puis la levée en masse à partir de 1916 et le lourd tribut humain payé par le pays en Belgique et en France. Avec pour héros un tout jeune homme tentant de se frayer un chemin dans un milieu urbain pauvre, destiné à fournir de la chair à canon, ce roman dépassionné mais impitoyable confirme à la fois le talent d’un écrivain et un renouveau de la littérature belge. (A.Lec. et A.Be.)