Comment Pok l’oiseau inventa les couleurs

SERRES Alain, CORVAISIER Laurent

Un univers tout blanc ? Infernal pense l’oiseau Pok qui détache un morceau de nuit pour dessiner des formes au jour. Sans le vouloir, il se blesse : une goutte de sang, la couleur est née. Pik l’oiselle y apporte sa note de vert, entraînant dans son vol les verts,vert  tilleul,  amande, émeraude, anis…

Surprise immédiate et déclic :  pour ce grand album sur la couleur, la démarche ne sera pas classique à la Arnold Lobel  (Le Magicien des couleurs) – rouge, bleu, jaune qui se mélangent – ou alors surgira au hasard d’une histoire qui n’en est pas une. Le texte épouse avec poésie et légèreté les méandres du pinceau d’un peintre qui  suit ses envies de teintes aussi nuancées que flamboyantes, de jeu avec les couleurs pour combler ici et là quelques uns des grands espaces blancs laissés par de vigoureux traits de pinceaux en noir. C’est très beau pour qui accepte de perdre pied avec la logique et s’abandonne aux péripéties d’un voyage à tire d’ailes et à la contemplation de véritables peintures d’artiste à la composition très personnelle.