Cinq kopecks

STRICKER Sarah

HospitalisĂ©e en fin de vie, une femme Ă©voque son passĂ© devant sa fille. NĂ©e dans le Palatinat juste aprĂšs la guerre, d’une mĂšre infantile et d’un pĂšre dominateur, elle est laide, mais trĂšs douĂ©e. AprĂšs la chute du mur, elle suit sa famille Ă  Berlin oĂč son pĂšre ouvre une boutique de mode. Elle l’aide, tout en Ă©tudiant la mĂ©decine. Elle rompt avec son fiancĂ©, aprĂšs avoir Ă©tĂ© violĂ©e par un voisin ukrainien auquel elle prĂ©tend nĂ©anmoins vouer un amour impossible dont il ne lui restera qu’un enfant Ă  Ă©lever seule.  PremiĂšre oeuvre d’une romanciĂšre installĂ©e en IsraĂ«l dans laquelle, peu avant la mort de sa mĂšre, une fille expose, avec beaucoup d’affection et trĂšs en dĂ©tail, la vie de celle-ci dans une langue acĂ©rĂ©e. C’est un rĂ©cit lent et minutieux, fouillant dans ce qu’il y a de plus intime chez sa mĂšre. Cette femme intelligente, que sa laideur a isolĂ©e dans son enfance et dont l’environnement familial n’a pas favorisĂ© l’épanouissement affectif, est le dĂ©ni des rĂ©alitĂ©s et a tendance Ă  l’affabulation. On se perd au milieu de ce roman original situĂ© dans le cadre de Berlin rĂ©unifiĂ© oĂč persiste l’incomprĂ©hension entre Ossis et Wessis. (P.S. et J.M.)