Débâcle

SPIT Lize

Eva, professeur d’arts plastiques à Bruxelles, reçoit une invitation pour l’anniversaire posthume d’un ami d’enfance. Mûrissant un projet insolite et secret, la jeune femme décide de s’y rendre. Durant son voyage, elle va se remémorer l’été de son adolescence dans son village natal de Bovenmeer, entre ses parents marginaux, sa jeune soeur « différente » et son association de Mousquetaires avec de jeunes amis aux jeux pervers.  Dans ce premier roman, Lise Spit élabore une trame narrative jouant sur une double construction temporelle : celle de la journée du voyage, détaillée au quart d’heure près, et celle du souvenir d’un mois de l’été de ses quatorze ans, à l’origine du traumatisme qui conduira au dénouement. Procédé romanesque non dépourvu d’intérêt, mais les thèmes abordés, l’écriture ultra réaliste jusqu’au dégoût, la répétition de scènes violentes jusqu’à l’insoutenable, sous couvert d’innocence et de jeu, à quoi s’ajoute la longueur extrême de l’ensemble, témoignent peut être d’une concession à un effet de mode : provoquer le lecteur. Même si l’on peut saluer l’habileté de la construction, et la sensibilité dans la description de certains personnages, on peut s’interroger sur la nécessité de tout dire de la sexualité délirante de ces adolescents. Une lecture plus que dérangeante. (M.M. et B.T.)