Ce qu’il reste des mots

MÉGEVAND Matthieu

En 2012, en Suisse, vingt-deux Ă©coliers belges sont tuĂ©s dans un accident de car. Ni le chauffeur ni la route ne sont responsables. L’accident n’a ni cause ni coupable. C’est un fatal enchaĂźnement de faits et de hasard. Face Ă  la mort d’enfants, Ă  l’immensitĂ© de la souffrance, il n’y a pas d’explication, pas de mots pour comprendre, admettre ou simplement Ă©vacuer. Le narrateur en est obsĂ©dĂ©. Que dire Ă  ceux qui restent ? La parole, la logique, la raison se dĂ©robant, il explore les recours qu’offrent la pensĂ©e, l’expĂ©rience et la religion pour cerner cet absolu du mal, cet indicible de la mort inexpliquĂ©e et arracher du sens Ă  ce drame aveugle, obstinĂ©ment muet. Pour cela, point d’exercice thĂ©orique, mais un rĂ©cit. L’auteur, jeune Ă©crivain genevois, journaliste au Monde des religions, choisit de faire partager une quĂȘte sensible qui le mĂšne, Ă  travers des rencontres et des discussions, imaginaires ou non, d’un mĂ©lange de rĂ©flexions et de relectures des philosophies – du langage, de l’absurde, du stoĂŻcisme – ou des Ă©vangiles, Ă  une interprĂ©tation peu orthodoxe du Christ et de l’espĂ©rance. Un parcours dense, obstinĂ© mais dĂ©pourvu d’insistance. Accessible autant que profond.