Ce qu’il reste de nos rêves

VASSEUR Flore

Étoile filante de l’informatique, petit génie du codage, Aaron Swartz s’est suicidé à vingt-six ans. Flore Vasseur (Comment j’ai liquidé le siècle, NB juin 2010) retrace avec passion son destin fulgurant dans un style incisif, rythmé, addictif. Né en 1986 à Chicago, Aaron montre très jeune des aptitudes intellectuelles hors normes. À huit ans il sait coder, à treize il lance une encyclopédie en ligne. Malheureusement le corps ne suit pas, Aaron souffre de la maladie de Crohn qui entrave sa socialisation. Sa précocité lui évite le cursus habituel et lui permet de côtoyer les meilleurs, dont le professeur Larry Lessig. Ses recherches sur le développement de l’Internet libre sont sa raison de vivre, et au prix d’un travail acharné il fonde le site web Reddit. Puis tout s’accélère, la fortune, les déceptions, la dépression. Dernier coup de bravoure, Aaron pirate les publications académiques du MIT. Dès lors la machine judiciaire se referme sur le prodige, acculé, qui choisit la mort. Utopiste ? Anarchiste ? Aaron Swartz pariait sur l’intelligence. (B.Bo. et T.R.)