Ce que l’on sème

PORTER Regina

Juste après la seconde guerre mondiale, les destinées de deux familles américaines se croise : James Vincent fuit le foyer chaotique de ses parents d’origine irlandaise pour devenir un brillant avocat et rencontre Agnès Miller, jeune fille noire à l’avenir prometteur. L’irruption de deux policiers blancs à l’orée d’un bois en Géorgie va transformer leur vie en cauchemar…  S’étendant sur plus de soixante années riches en événements, comme la lutte pour les droits civiques et la guerre au Vietnam, le livre est une vaste fresque familiale très complexe qui se déroule hors des projecteurs de l’actualité. Construit en chapitres courts n’ayant parfois que peu de rapports évidents entre eux, utilisant des termes crus sans le moindre complexe et dans un style haché qui surprend, voire incommode, ce récit semble manquer de logique de prime abord. Et puis peu à peu, sans paraître y toucher ni porter de jugement, Regina Porter expose, dans ce premier roman et avec une très grande intelligence et beaucoup de finesse, l’incroyable résistance que les Noirs américains opposent au pouvoir blanc et la lente intégration de la fratrie dans la société américaine. Elle propose un livre difficile, mais profond et très réaliste. (J.M. et M.-N.P.)