Cavalcades romaines

LEVRAUD Murielle

C’est sur le marchĂ© aux esclaves d’une ville armĂ©nienne de l’empire romain qu’ils ont Ă©tĂ© achetĂ©s par l’affranchi de CaĂŻus. Pour presque rien, une affaire : cinq pour le prix de deux. Un Germain taiseux, deux belles Gauloises bravaches, un Grec poĂšte, un petit cordonnier mesurĂ©. Mais la vie rĂ©serve des surprises imprĂ©visibles, inespĂ©rĂ©es. Petit Ă  petit le groupe s’est soudĂ©. Tenace, opportuniste, ingĂ©nieux, il fomente un projet. Pour le mener Ă  bien, il affronte les Ă©lĂ©ments dĂ©chaĂźnĂ©s, confond les pirates, dĂ©joue les piĂšges, traverse l’Adriatique, marche sur Rome
 En quelque cent soixante pages lĂ©gĂšres comme sa plume aĂ©rienne, Murielle Levraud (Le soir autour des maisons, NB mars 2009), empathique et amusĂ©e, raconte la cavalcade picaresque de ses cinq hĂ©ros. Et, parce qu’elle sait doser avec une rare subtilitĂ© tendresse et ironie dans le ton qu’elle adopte pour un sujet, l’esclavage, oĂč le pathos est plus classique, le lecteur se sent gagnĂ© par une vive sympathie pour ces personnages burlesques et nĂ©anmoins pathĂ©tiques. RĂ©joui, il les suit dans leurs spĂ©culations improbables, diverti par leurs dialogues hauts en couleur, menĂ©s tambour battant, souvent cocasses, toujours vivants. Attendri, indulgent, loin de se dĂ©soler du caractĂšre un peu attendu de l’épilogue, le voilĂ  rassĂ©rĂ©nĂ©. (B.V. et C.R.P.)