Caulaincourt : le confident de Napoléon

ARJUZON Antoine d'

De noblesse ancienne, militaire par tradition, le jeune Caulaincourt traverse la Révolution sans trop d’encombre et devient aide de camp de Bonaparte. Deux éléments paradoxaux changent le cours de son existence : son implication involontaire dans l’exécution du duc d’Enghien, qui le marque à vie, et la confiance inattendue que lui porte Napoléon. Nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg de 1807 à 1811, ce soldat loyal, qui n’a rien d’un courtisan, révèle de vrais talents d’analyste politique sans perdre, en dépit de sa franchise, le crédit dont il jouit auprès de l’empereur. C’est en vain pourtant qu’il le conjure d’éviter un conflit avec la Russie. Mais dans les revers, il l’accompagne jusqu’au bout. Première biographie d’un diplomate mal connu, l’ouvrage campe non sans sympathie le portrait d’un grand commis de l’État plus que celui d’un inconditionnel de Napoléon. L’auteur (Victoria et Napoléon III : histoire d’une amitié, NB janvier 2008) sait utiliser avec habilité les ressources de la correspondance qu’échange son héros avec ses proches tout comme les travaux des historiens sur l’époque. Il trouve même parfois des accents poignants pour décrire certains épisodes tragiques de l’histoire napoléonienne. En cela le livre allie harmonieusement le sérieux à l’efficacité.