Batchalo

LE GALLI MichaĂ«l, BÉTEND Arnaud

Dans un village de TchĂ©coslovaquie, des enfants ont disparu. Les Tsiganes nouvellement arrivĂ©s sont soupçonnĂ©s. Mais chez eux aussi plusieurs enfants manquent Ă  l’appel. Alors qui ? La communautĂ© “Rom”, accompagnĂ©e d’un policier tchĂšque, Joseph, dont le fils Roman fait partie du lot, se lance Ă  la poursuite des ravisseurs. Les enfants ont Ă©tĂ© enlevĂ©s par l’armĂ©e allemande Ă  des fins d’investigation “scientifique” et envoyĂ©s en Allemagne – nous sommes en 1939 –  dans le sinistre Institut de l’hygiĂšne raciale de Berlin
 En route, Joseph, le gadjo, sait se faire accepter par ce groupe social si riche de traditions et partage la vie de Silenka, la  “drabarni”, la guĂ©risseuse. Il est arrĂȘtĂ© en mĂȘme temps que ses compagnons et connaitra avec eux la vie des camps de concentration dont celui d’Auschwitz rĂ©servĂ© aux tsiganes. Les enfants quant Ă  eux seront jetĂ©s en pĂąture aux fantasmes de Mengele.

Avec une grande sobriĂ©tĂ© de ton, mais  un certain manque de chaleur et d’émotion dans la narration, le scĂ©nario, accompagne la troupe tout au long de ce  voyage sur la piste des enfants, au bord des voies ferrĂ©es, au grĂ© des indices parsemĂ©s çà et lĂ . Puis c’est le heurt avec l’armĂ©e nazie et la rĂ©clusion derriĂšre les barbelĂ©s des bĂątiments d’extermination. LĂ  se dĂ©voilent les horreurs subies par les victimes de l’implacable et froide mĂ©canique nazie. Ce voyage initiatique est par ailleurs l’occasion d’approcher au plus prĂšs, Ă  travers les yeux de Joseph, les coutumes de la micro sociĂ©tĂ© manouche dĂ©crite avec prĂ©cision grĂące Ă  un important travail de documentation du scĂ©nariste. L’album est servi par un graphisme tout en sĂ©pia, offrant un camaĂŻeu de bruns dont le rĂ©alisme sobre s’adapte Ă  la gravitĂ© du sujet. Cet Ă©pisode de la guerre, relativement mĂ©connu, concernant la dĂ©portation et l’extermination du peuple tsigane, est ainsi mis en lumiĂšre par deux auteurs de talent.Â