Banksy et moi

FONTENAILLE Élise

Darwin vit avec sa mĂšre d’origine somalienne, dans un quartier en plein chantier. OphĂ©lie, chauffeur de taxi, travaille de nuit, dort le jour, et son fils, souvent seul, cuisine. Devant leur fenĂȘtre, un mur tristement gris est transfigurĂ©, soudain, par une fresque colorĂ©e. Avec Eva, sa seule amie, Darwin dĂ©couvre alors le street-art ; et comme Banksy, il dĂ©cide de peindre au pochoir lors de leurs sorties nocturnes, en compagnie de son rat apprivoisĂ© prĂ©nommĂ© comme le peintre. Des rencontres Ă©tonnantes ou dangereuses rythment le rĂ©cit :  Tony et son potager (interdit) sur les toits, Ivana la petite Rom agressĂ©e, et les menaçants Skinheads, au fond des catacombes.

 

Occasion de dĂ©couvrir un grand artiste, mais plus fort, la solidaritĂ© fondĂ©e sur le respect mutuel de l’histoire de chacun ; personne ne parle jamais de son passĂ©. La foi dans la vie, « mĂȘme dans les pires galĂšres tu trouves quelqu’un pour te tendre la main », les refuges insolites que peut dĂ©couvrir un sans-papiers, et aussi la capacitĂ© de jouir des joyeuses occasions qui se prĂ©sentent rĂ©chauffent le coeur. MĂȘme si la bienveillance omniprĂ©sente et la conscience sociale qui irriguent les personnages (hors skinheads) peuvent sembler bien idĂ©alistes et lasser, en l’absence de vĂ©ritable intrigue. D’un langage, trĂšs visuel, se dĂ©gagent des instantanĂ©s poĂ©tiques propres Ă  toucher.