Aventino.

CORTANZE Gérard de

Aventino a mûri : le héros romanesque et solitaire d’Assam (NB août-septembre 2002, prix Renaudot), confiné dans son château familial de Cortanze, reste attaché aux valeurs aristocratiques dans un monde en mouvement après le Congrès de Vienne. Libéral, il demeure fidèle à la maison de Savoie qui règne en Piémont et oeuvre à l’unité italienne. C’est par son fils qu’il souffrira : celui-ci, républicain, doit s’exiler en France après l’échec d’une conspiration. Père et fils affrontent chacun dans son camp la vague révolutionnaire de 1848 qui, finalement, les réunira contre les troupes autrichiennes.

 

Le merveilleux cède résolument le pas à l’Histoire : les fantasmagories qui avaient marqué la jeunesse d’Aventino sont loin, simplement évoquées par un peintre étrange. Le bouillonnement intellectuel et politique qui caractérisa le « printemps des peuples » est très habilement conté – beaucoup de batailles aussi – avec vie et finesse, dans le style si élégant de Gérard de Cortanze, à travers des existences privées : le désarroi d’Aventino face à son fils lui donne une dimension humaine bouleversante.