Avec la mort en tenue de bataille

ALVAREZ José

Lorsque la guerre civile éclate en Espagne, Inès est seule : son mari est en Argentine et elle a envoyé ses enfants en France. Son esprit d’indépendance, étouffé sous le poids des convenances d’un milieu bourgeois, se réveille. Elle a choisi : elle luttera avec les partisans. Trahie par un prêtre, elle est emprisonnée et rencontre un médecin dont elle s’éprend. Délivrée, elle le suit dans son ambulance à travers toute l’Espagne. Les scènes d’horreur se succèdent, elle découvre la trahison, la haine, parfois jusqu’à l’hystérie. Une nouvelle femme est peut-être née, mais tout est allé trop vite, la paix réveille sa première nature.

 

 Le portrait d’une femme belle et courageuse, une aventure amoureuse au plus près de l’un des pires drames de l’Histoire pourraient susciter l’émotion, cependant l’écriture de José Alvarez (Anna la nuit, NB mars 2009) n’est pas au rendez-vous. Les atrocités commises dans les deux camps, les tortures inhumaines décrites avec des mots très forts, peinent à susciter la pitié par leur outrance. Les portraits empreints d’un manichéisme facile sonnent faux tant le vocabulaire en est convenu. Seule la haine à l’égard de Franco « majesté de carton à la main de fer » réveille ce roman très artificiel. (V.M. et B.Bo.)