Autopsie d’un complexe

DICH Ahmed

Ali, jeune Marocain, se revendiquait « citoyen français avant tout ». Devenu policier, il « se sentait drĂŽlement bien dans sa peau ». MutĂ© dans le pays chti, il est rassurĂ© par l’accueil chaleureux des collĂšgues et de Siki, jeune SĂ©nĂ©galais, fou d’AmĂ©rique et de filles
 Déçus par le mĂ©tier, Ali et Siki rejoignent Paris et s’envolent vers Big Apple, la Mecque de leurs fantasmes. Lorsque le soleil radieux d’un certain 11-Septembre sombre dans une bĂ©ance noire, muette mais lacĂ©rĂ©e de cris, ils repartent, dĂ©sormais vĂȘtus, pensent-ils, de leurs seules identitĂ©s arabe, africaine et
 musulmane !  PlutĂŽt qu’une autopsie, ce rĂ©cit est une radiographie examinant, d’une plume alerte, souple, ici joyeuse, ironique, lĂ  grave, rĂ©flĂ©chie, le corps social de cette communautĂ©. Le parcours des deux amis, vĂ©ritable quĂȘte d’identitĂ© et de « paix retrouvĂ©e », par l’auteur de Un guide aveugle et fou (N.B. mars 2004), devient une introspection des espoirs comme des dĂ©sillusions des diverses gĂ©nĂ©rations. Complexe il y a, mais jamais la lecture ne corrobore l’impression morbide que suggĂ©rait le titre