Au pays du p’tit

FARGUES Nicolas

Romain Ruyssen, quarante-cinq ans, sociologue, vient de publier Au pays du p’tit, livre au vitriol sur les travers des Français qui voient tout « en p’tit. ». À Moscou, oĂč il le prĂ©sente lors d’un colloque, une Ă©tudiante slovaque le drague ouvertement. Il feint de rĂ©sister : Ă  Paris l’attend sa compagne qui est une vraie perle et qu’il n’a dĂ©jĂ  que trop trompĂ©e. À peine l’affaire s’est-elle conclue qu’il se lasse de la jeune fille et ne supporte pas qu’elle le relance. InvitĂ© Ă  l’universitĂ© d’Iowa City, il sent que son livre n’intĂ©resse personne – mais le pire est Ă  venir
 Nicolas Fargues (La ligne de courtoisie, NB fĂ©vrier 2012) a un registre variĂ©. Ici la mise en abyme rĂ©vĂ©lĂ©e par le titre permet d’alterner de fĂ©roces passages du pamphlet et les aventures d’un sĂ©ducteur, obsĂ©dĂ© sexuel – et, selon lui, excellent amant – en toute luciditĂ©, dĂ©rision et mauvaise foi assumĂ©e. L’écriture est crue, prĂ©cise, savoureuse, sans concession pour les personnages, rĂ©els ou de fiction. On aimerait dĂ©tester ce hĂ©ros qui, non content d’ĂȘtre misogyne, tient Ă  mettre au ban des nations une France mesquine et pleurnicharde. Mais toujours mordant, voire mĂ©chant, le livre est le plus souvent dĂ©sopilant. (L.G. et M.-C.A.)