Au bord du monde

À la fin du XIXe siècle, dans un port de l’État de Washington, Jacob, qui se prétend médecin, tente de s’installer avec son épouse et leur fils Duncan. Accusé d’assassinat, il fuit, se réfugiant dans l’alcoolisme. Duncan, voyou livré à lui-même, poursuivi pour meurtre, est lui aussi obligé de partir. Dans cette ville côtière, spécialisée dans le travail du bois, se côtoient des pionniers, venus faire fortune, des ouvriers de la scierie, des marins, un patron de syndicat et toute sa bande qui font régner la terreur. C’est le premier roman traduit en français de Brian Hart, qui a exercé un grand nombre de métiers manuels, avant de se consacrer à l’écriture. Dans ce récit épique, la violence, la dépravation, le chaos règnent et les personnages : voleurs, proxénètes… foisonnent. La présence de la nature – l’océan et les grandes forêts – est fort bien décrite. Malheureusement l’interminable fuite du jeune héros finit par lasser. Et la construction du livre nuit à la fluidité de la lecture : un protagoniste différent à chaque chapitre, beaucoup de longueurs et de détails répétitifs. Seul reste, puissant, le spectacle de la naissance d’un monde…