Anne d’Autriche : l’absolutisme précaire

DARGENT Raphaël

Fille de Philippe III d’Espagne, Ana Maria perd sa mère à l’âge de dix ans et la remplace dans les cérémonies officielles. En 1615, pour préserver la paix franco-espagnole, elle doit épouser Louis XIII, âgé de quatorze ans, qui se révèle un piètre mari. Souvent humiliée par Marie de Médicis et par Richelieu, elle commet des imprudences qu’elle paie chèrement. À trente-sept ans elle met au monde le dauphin tant attendu, Louis-Dieudonné, puis Gaston. À la mort de Louis XIII, elle est nommée Régente et exerce le pouvoir avec subtilité à travers les orages de la Fronde, aidée par Mazarin. Elle se retire en 1652 et meurt pieusement en 1666. Anne d’Autriche a souvent été calomniée, présentée comme sotte, paresseuse, influençable, coquette, voire infidèle avec le beau Buckingham. Cette biographie réussie, sérieuse et très documentée sans jamais être ennuyeuse, s’efforce à l’impartialité et décrit la complexité du personnage. L’auteur réhabilite cette femme forte, courageuse, orgueilleuse, capable de dissimulation pour arriver à ses fins. Fidèle à son amitié pour Mazarin souvent critiquée, elle sut se montrer une mère aimante et protectrice qui sauva la couronne et prépara son fils à régner. (D.C. et M.S.-A.)