Animabilis

MURAT Thierry

En ce pâle hiver de 1872, un jeune journaliste parisien, Victor de Nelville, débarque dans le Yorkshire. Il neige et il fait froid sur la lande, où sévit un chien noir aux yeux rouges, Padfoot. Hodgin, le berger, sait que Padfoot va venir l’arracher de ses rêves, et qu’à la nouvelle lune point de salut pour nos âmes assoupies ! Le journaliste estime que l’histoire est susceptible de plaire au lectorat mondain de la capitale parisienne, friand d’ésotérisme et de celtisme. Hogdin est retrouvé pendu, Victor ressent une présence immatérielle, des parfums d’âmes et de peaux mêlées, une présence qui glisse sa langue fiévreuse sur ses lèvres gercées… Saurons-nous le fin mot sur ce mystère ? Mais finalement, est-ce important ? Cette ballade est surtout un torrent poétique plus proche des chants de Maldoror que de Victor Hugo. Elle est dessinée en deux tons, le narratif est dactylographié, et les notes qui crissent sur le cahier de Victor expliquent à demi cette histoire au lecteur de se laisser porter par la noire poésie de cette lente tragédie, qui ne rebondit guère. Encore faut-il être sensible à une beauté quelque peu sinistre ! (Br.A. et E.B.)