Alors je me suis mise à marcher

AAKESON Kim Fupz

À travers 14 portraits d’ados anonymes, on parcourt révoltes ou soumissions de nombre de leurs pairs, dans des familles souvent déstructurées. La force qui les anime est celle de vouloir s’en sortir et de continuer à avancer. Connivence dans la fraternité ou l’amitié, souvenirs des jours heureux ou désir de fuite, les incitent à passer de l’autre côté, celui de la responsabilité adulte en assumant volontairement une situation qui leur est souvent imposée.  Mais justement, au fil de ces 14 nouvelles, les parents semblent bien immatures : mères débordées ou dépressives, voire atteintes du syndrome de « jeunisme », font le pendant de pères absents, alcooliques, hâbleurs ou dragueurs. Petites compromissions et carences éducatives en font des parents démissionnaires. L’adulte construit sa vie dans une bulle d’égoïsme, essayant parfois de suborner l’adolescent pour l’amener à sa propre cause. Ce roman renvoie des éclats de miroirs avec les maux de notre société contemporaine ; sexe, alcool et argent ponctuent des histoires somme toute assez banales, mais où sont bien malmenés des jeunes fragiles qui aspirent à garder encore un peu de leur enfance. (M.-C.D. et J.G.)