Aliénor l’insoumise

SAINT-PIERRE Isaure de

En l’an 1137, Aliénor, quinze ans, épouse l’élève de l’abbé Suger, le pieux Louis VII, roi de France. Très attachée à ses terres d’Aquitaine, belle, intelligente, instruite, sensuelle, elle développe un sens politique certain : elle accompagne son époux en Terre Sainte lors d’une malheureuse croisade. Sans héritier mâle, répudiée, Aliénor s’éprend d’Henri Plantagenêt et règne avec lui sur l’Angleterre. Ils agrandissent le royaume et vivent douloureusement l’assassinat de Thomas Beckett. Bafouée, elle reprend le combat après quinze ans de captivité, se retire en Aquitaine, mais ramène en France sa petite-fille Blanche de Castille, mère de saint Louis. Elle s’éteint en 1204, et est inhumée à l’abbaye de Fontevraud. À partir de faits historiques avérés, l’auteur de L’Impératrice aux chimères (NB mai 2009) brode à l’infini sur l’époque, les innombrables batailles, les alliances opportunes, les trahisons et les mariages bien arrangés. Un style sans relief brosse le portrait – maintes fois peint – d’une héroïne singulière et courageuse dans un monde d’hommes, à l’exceptionnelle longévité, qui a introduit la poésie des troubadours dans la rudesse des moeurs médiévales.