L’hiver du mécontentement

REVERDY Thomas B.

Candice a vingt ans et, pour subvenir à ses besoins et jouer dans une pièce de Shakespeare, elle est coursier. Sur son vélo, elle sillonne les rues de Londres en cet automne 1978, moment charnière avant la crise qui va faire basculer l’Angleterre et mener Margaret Thatcher au pouvoir. L’ascension de Richard III et de la Dame de Fer inspire Candice qui entre dans L’hiver du mécontentement.  Le pouvoir absolu provient du chaos et non de l’ordre, il faut savoir attendre. Comme Richard III, Margaret Thatcher l’a compris ; il n’y a pas d’alternative à la brutalité de leur démarche. C’est le parallèle qu’établit l’auteur de Il était une ville (NB novembre 2015) dans un livre très factuel dont l’héroïne n’est que le prétexte pour aborder la crise. Grèves, ordures puantes, chômage, déclin de la croissance, décolonisation, Margaret Thatcher, comme Richard III, va jouer sur les peurs. Thomas B. Reverdy scanne l’état du monde : Iran, Viêtnam, Afrique. Il autopsie Richard III et ausculte le statut d’artiste sans toutefois s’appesantir. Les références musicales sont nombreuses, plaquées comme des accords orphelins dans ce roman aux multiples facettes où l’on retrouve un peu de poésie, comme un rayon de soleil sur un Londres gris et sale.