Alexandre Calder ou les mobiles célestes

MAURIZI Dominique

Une biographie de Calder écrite par un poète, cela donne un texte délicat et primesautier, avec le souci constant d’émerveiller. Calder lui-même se souvient au fil de citations en exergue où il témoigne de ses débuts ; il médite aussi sur les raisons de sa notoriété. Quant au récit de vie proprement dit, qui ne néglige pas la chronologie, il fait découvrir un enfant passionné de bricolage, l’inventeur du Cirque en mobiles qui l’a fait connaître, son passage à l’abstraction puis aux stabiles monumentaux. Il évoque aussi les rencontres de l’artiste avec Foujita, Mondrian, Man Ray, Léger ou Duchamp, de ces rencontres qui font dire : « Quelle chance il a eue ! » à moins qu’on n’y voie la preuve de la fascination qu’il a exercée dans le monde de la création. Les chapitres sont courts, strictement narratifs, comme un hommage à la modestie qui sied au talent. Invitation au rêve, ce petit livre fait le choix de substituer aux reproductions attendues des oeuvres du maître, leur évocation en papiers collés d’une élégante légèreté.